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Les Chroniques de Chennevières Saison 1.6
Indice statistique 18 28 8 45
Man était de bonne humeur. Il avait sereinement géré les indispensables préparatifs tandis que Co finissait son rituel cursus d’été en ce premier vendredi de Juillet. Il attendait, bonhomme, un verre de bière à la main, discourant avec Schweb, compagnon d’infortune, goutant le soleil couchant sur la terrasse encore calme. Les filles surgirent de l’angle de la maison, joyeuses, encore excitée par l’effort, les joues rouges et le cœur battant. Dopées aux endorphines, elles s’affalèrent assoiffées, assumant avec bravade, leur look ravageusement tennistique. Discrète et timide, Sandra, copine de stage, accepta du bout des lèvres un verre de blanc, en passant. Bien qu’ayant trainé des pieds dans le virtuel, Maud, indispensable, ne put résister à l’appel. Les Lesur-Petit déboulèrent, jouant comme à l’accoutumée de la santé-fraicheur, proposant un plein compotier d’une salade melon-menthe ou l’inverse je ne sais plus bien. Puis les Skacha de Meudon, les deux cakes de service, doux chorizo bien connu et surprenant chèvre courgette donnèrent un coup de Sud à l’Est parisien. Babu, très Friday wear, jean et chemise blanche, proposait en alternative une sereine virilité old school à la plastique facile de l’insolente jeunesse d’un Hugo, trop fougueux ou d’un Victor, trop mod’s, marqué de prêt par la toujours souriante Marina. Le jeune Julien, un ami proche, observait incrédule le ballet des ballons. Timing parfait, Sophie, malgré ses obligations du lendemain arrivait sans encombre du 15e , quiche parfaite dans le cabas, avec son Hadrien, le buste tatoué d’un aigle impérial, à l’instant précis ou Phil D., direct from New-York, se posait sur la pelouse, physiquement jet laggé. On buvait sec. Les germes de poireau et de petits pois surprirent sans succès. On dressa vite fait la table de pique nique au jardin pour accueillir les plats fumants de spaghettis à l’arrabiata, dont Isabelle avait intelligemment géré la cuisson. De temps à autre, on baissait les armes pour lever les verres. Les filles n’avaient pas eu la force de se changer et Sandra était restée en carafe….blanc et rosé très frais, le verre à la main, en bout de table. On servit du fromage aussi, un Brie de Nangis qui poussait au rouge. L’air était doux et chaud et le thermostat du frigo déréglé. Les fondus de glace trouvèrent leur bonheur des esquimaux tout choco balancés à l’envie par les Schweb dans un recoin du congèle au fond duquel la vodka se terrait. Pour les autres, il fallut s’en remettre, une fois n’est pas coutume, à la Vertical pour apaiser les feux du piment. Peu à peu le ciel s’éclaircissait, les voix se faisaient plus pointues. Sandra voulut faire un tennis. On fit un bref night triple avant de rentrer,.. expulsés. Le voisin était définitivement fâché. Les premiers rayons chassèrent les derniers troublions. Man et Patrick débarrassèrent tranquillement sous l’œil narquois d’un rouge gorge ami. Les merles sifflaient l’amour. Seul, assis sous le tilleul, Man fuma une dernière cigarette et, s’adressant au rossignol, murmura : « Comme tendre est la nuit !... »
Tapi dans la cuisine, le lave vaisselle déglutissait sans relâche…
Les Chroniques de Chennevières Saison 1.5
Indice statistique 22 27 9 20
Ce premier Vendredi de Juin, le jardin explosait. Rasée de près, la pelouse tranchait sévère sur les massifs où les roses exultaient sans pudeur et où les lupins dressaient fièrement leur hampe fushia. En douce, la clématite violine faisait le mur pour arpenter le trottoir. Sur la terrasse, Man et Co ressassaient l’épisode précédent. Ils revoyaient valser les vongole au dessus d’une assemblée qu’on eut dit avoir avaler un tableau de Vasarely, confirmant dans le meme temps, que les palourdes n’ont étymologiquement aucune gravité …. Les Schwebs rompirent l’introspection, une voiture dans chaque main et une épaisse quiche dans l’autre devançant la délicieuse Maud qui, pour rire, tentait sans succès de s’enlaidir derrière les grosses lunettes vintage de Nana Mouskouri... On improvisa une garden party élégante. Vyktor, en jeune virtuose aiguisé, tranchait quantique pour proposer une espuma de cochonailles : dentelles arachnéennes de Jambon de Calais, nuages de saucisson sec, souffle d’andouille et voiles de chorizo. Etienne, doc critique, déambulait en espadrille de corde (Mousquetaires ?), camembert à la main, tandis qu’Amélie embellissait sa latine beauté des effluves occitanes d’un soir d’été. Louise vêtue d’une jolie robe virginale voletait de branche en branche en attendant son Jules. Les soupes froides aux couleurs acidulées (carotte, orange, coriandre et concombre, curcuma, menthe) d’Isabelle terrassèrent Sophie dès l’entrée. C’est deux là, pour sûr, se défiaient !. Pierre et Nacéra (habillée par Balmain) créèrent la surprise en nous offrant un Robert hilare et une Virginie d’autant plus circonspecte, que Francois lui dessinait d’entrée l’arbre de la génèse amicale et familiale, sujet abscond même pour les plus initiés. Les préliminaires durèrent plus qu’à l’accoutumée et c’est à regret que les convives rentrèrent au salon. Espiègles, les Santac avaient investi dans une table de kermesse qui désorienta agréablement les habitués. C’est à l’aise que l’on prit place autour d’un plat de bolo pas idiots et de spaghettis aux légumes craquants divinement sautés par Nacéra (habillée par Balmain). Pour la première fois, on manqua !... Excédé, Dino se tâtait de prendre les choses en mains pour la prochaine séance. Philippe P. partagea le Saint Nectaire avec gourmandise, inquiet de voir Patrick B. renvoyer avec autorité 3 flacons manifestement bouchonnés. Débordé, Man meubla d’un protocole nerveux, décrétant Patrick S., agitateur pro, initiateur de l’orgasme de Barbarie qui les avait tous secoués lors de l’épisode 4. Les Gossip girls du Faubourg furent de facto exonérées de toutes responsabilités. Au dessert, Hadrien surprenait l’assistance en exhibant fièrement une bombe chocolatée de chez Hermé, achetée à tempérament, qu’il lui fallut découper minutieusement en 22. En cuisine Philippe D. ourdissait la vengeance de Sophie en aérant l’appareil d’un blanc manger minute, mi mangue mi banane qui s’évanouit sur les papilles …...La Vertical tomba à pic. Seul un cercle d’érudits insomniaques poursuivi la nuit rosée d’un after de bonne tenue. Le soleil était déjà haut dans le ciel canavérois lorsqu’un coup d’éponge rendit au pin des landes son lustre naturel. Le lave vaisselle, après une nuit de repos, clapotait joyeusement…..
Les Chroniques de Chennevières Saison 1.3
Indice statistique 22 24 4 40
Comme à l’ordinaire, Man et Co s’interrogeaient. C’était Pâques et nombre de leurs amis allaient surement partir aux champs. Philosophes, ils débouchèrent une bouteille de Croix Blanches d’où sortit la kawaï Maud, une salade à la main, l’œil espiègle, aussi tonique qu’un gin (jean ?). Puis l’Amélie Family fit son apparition…Morphée, dégoutée, s’enfuit en courant, croisant sur le seuil les Schweb, une double tarte aux pommes sous le bras, suivis par les Skach’s , brandissant une mécréante noix de jambon sec des Cévennes qui trouva son public en fine chiffonnade habilement troussée par la machine à trancher que Man inaugurait. Les Desmoulins, ponctuels et fidèles, avaient conviés Hadrien aussi motivé pour rajeunir l’atmosphère que la lilloise Amélie et un Vyktor esseulé. Etienne expliquait son blog à qui voulait l’entendre tandis que Jules et son plat aux origines familiales ancestrales accompagnait Louise et son crumble encore chaud. Les conversations débordaient des verres. On éclusa le blanc avant de passer à table. Co jouait un pesto plus chrétien en ce vendredi saint que la bolognaise prévue à l’origine. Les Jarrossay, parfaits dans l’a propos, cachèrent des lapins pascals pas si crétins que ça. On dina sans protocole jusqu’à ce que Sophie surprit son monde d’une salade de fruit intergalactique au bilan carbone désastreux, mixant les baies improbables de lointaines exoplanètes. On gouta, entre autres, l’argousier du système Dagoba et le fruit du dragon, moucheté comme une étole d’hermine. Averti, on se servit parcimonieusement à l’exception de Patrick S. et Philippe P. qui abusèrent goulument. La dernière bouchée avalée, la kryptonite fit son effet et c’est en Batman et Superman qu’ils finirent la soirée, semant joyeusement la confusion en riant sous cape. Dans les abysses, Dino, hiératique, entamait un blues folk éthéré que la section rythmique eut quelque mal à suivre, d’autant que Man approximatif, était trahi par sa main droite. On accusa à tort la vodka Vertical qui s’était pourtant évaporée plus vite qu’à l’ordinaire. Les faceboofiens s’évanouirent par petits groupes. Co s’était couchée. Man, seul au milieu des cadavres enclencha machinalement le programme long. Le lave vaisselle et Hadrien ronronnèrent toute la nuit…..
Les Chroniques de Chennevières Saison 1.2
Indice statistique : 19 21 5 45
Pour son troisième épisode, l'open pâtes prit des allures de Factory canavéroise, cet endroit ou l'on entre anonyme et d'où l'on sort superstar.
Derrière le Chardonnay, on reconnaissait entre autres Caroline Balatre, artiste peintre diplômée d'état, Patrick Skacha, artiste maudit non subventionné, Virginie Carpentier, styliste berlinoise übermétro et son compagnon, le vidéaste underground Franck Hervé, Monsieur de Babusiaux, sociétaire du Petit Conservatoire d'Art Dramatique d'Ozoir la Ferrière et toujours à l'affut sous les cimaises, Pierre Jarrossay, le galeriste mécène et sa charmante épouse, la toujours délicieuse Nacera Rahal, architecte post moderne qui promit une sauce Bauhaus un de ces soirs. La faune bruissante des jeunes starlettes et des éphèbes sexy de la trash TV meublait le reste de l'espace. Louise et Vyko de la Nouvelle Star 2007 cherchaient leur groupe, Héloise, Maud et Marina de l'Ile de la Tentation s'étaient habillées et Hugo de Greg le Millionnaire papillonnait autour des peoples. On dina tard sans plan de table. Après les deux quiches au l'Art gargantuesques offertes par les Schewb's, venus en voisin, Caroline, performeuse à ses heures, exécuta son happening live, « Shrimp's Taser » en avalant 273 crevettes décortiquées, arrosées d'un litre de coca light, devant le plat fumant de spaghettis aux légumes délicatement grillés. D'une qualité esthétique indéniable, le sens du geste resta abscons quoique politiquement fort. Christelle Body, inventait le concept de Fashionista d'Intérieure, en proposant une tarte aux pommes étalon et un piquant cake au chorizo (!?!) qui rata son entrée. Au dessert, il décoiffait tant qu'Ol, en toute première urgence, en appela à la vodka. Franck susurra des complaintes slaves d'Yvan Rebroff rendant Skacha plus polonais que tchèque. Tout fut bu sans la moindre honte. Louise avait proprement tiramisé à coté de l'onctueux gâteau d'Héloïse mêlant la douceur du chocolat à l'acidulé des zestes d'orange. Plus tard, les happy fews s'évanouirent vers d'autres lumières tandis qu'Hugo from Creteil, DJ résident, mixa le Bordeaux Sound pour un after électro-jam. Maud surgit tel un aigle noir pour planer sur le dancefloor. Derrière la télé, Héloïse, en bad trip, se scarifiait l'avant bras sur le coin d'une enceinte overboostée. Babu tournait comme un derviche. Des couples se reformaient. La nuit, comme toujours, tenait ses promesses fallacieuses. Tiens, on n'avait pas parlé de la ferme célébrités !. ..
Le lave vaisselle s'étira et ronronna .....toute la matinée.
Les chroniques de Chennevières Saison 1.1
Indice statistique : 16 18 4.12
Chennevières frissonnait sous un courant d'air sec comme une lame de rasoir. Des pétales blèmes flottaient encore sur le ciel jaune de ce début janvier et venaient douilletement embrasser les vitres embuées derrière lesquelles, Man&Co doutaient ... Et pourtant ! Isabelle et Philippe.P, les yeux pétillants derrière deux bouteilles de champagne Spécial Nouvel An, ouvrirent la porte. Héloise, rappelant à Man qu'il avait un passé, plaquait d'entrée Sophie sur le terrain du homemade d'un cake aux olives parfait, confirmé d'un gateau au chocolat plus qu'honorable. Maud, une astucieuse salade endive-mache parfaitement ciblée dans le sac à main, n'avait pu que se téléporter vu l'aspect immaculé de ces splendides bottines coquille d'oeuf. Philippe D. confiait son ame au vin blanc et à un Dino tout ouie qui, en professionnel, suggérait Aglio et Olio pour une saison prochaine. Ol joua du paté de foie gras... de porc(?) avant d'effectuer une révolution de palais, méritant un protocole pour son Château Ferrande, pas vraiment que de soif. Les Schwebs, heureusement soutenus par les Petits-Lesur-Diméo, tentèrent l'à propos de quelques galettes. On tira donc les rois de la main plus espiègle qu'innocente d'une Marina, inespérée ce soir là, shootée du coup à outrance par un Vyko ravi. Etienne, décavé depuis peu, tenait dans son bec un fromage de chevre au bras d'une Amélie, en égérie Gaultierienne, jetlaggeuse en mal de capital(e). Sophie, cinéphile avertie, se fendait d'un crypto kloug que Pierre, juste de passage, immortalisa sur Facebook. Maud et Héloise, reines célibataires, se choisirent un même roi.... Co ne se détendit que la cuisson passée, regrettant la redite napo, s'imaginant déjà pesto ou carbo pour le mois prochain. Desmoulins perdit sa couronne, on ne sait où...... Nacera fut brève, couronnée, et contrairement à la légende, endormit immédiatement Francois Charmant, ambuloprince, d'une bise ensorcelée.
Les parebrises n'eurent que peu de mal à dégivrer. Une neige grise salissait les trottoirs. Man souffla dans le creux de ses mains avant d'empoigner fermement l'anse gelée de la troisième poubelle de verre, en pantoufle. Le lave vaisselle ronronna....
Les chroniques de Chennevières - Saison 0 -
Indice statistique: 18 13 03.14
Schweb était rentré toutes sirènes dehors de Montélimard ,un incongru sachet de nougats sous chaque bras. Arrivés en tete, les Desmoulins, se répartissaient les roles, Philippe à la contradiction élégante et Sophie en maitresse de maison Vandekempienne lancait la compétition avec une excellente quiche à l'appareil improbable (cèpes, courgettes, cumin ???). Les Skachas, arty rock , nous balancaient un camaieu vénitien de rondelles de cochons, bienvenues sur le Cote de Blaye blanc qui s'étirait en langueur. Maud jouait parfaitement son rôle de It Girl, glamour et sexy. Pierre&Nace, accostant bons derniers, faillirent rater les entrées. Hugues assurait le quota d'handicapé tandis qu'Isabelle V. disgressait en cuisine sur la cuisson al dente avec une Amélie pour qui visiblement c'était affaire de génétique. L'absence de Babu le faisait remarquer. Fabienne jouait de la gold en proposant un joli plateau de sushis chics. Philippe P. promenait avec assurance une coupe de cheveux jacksonienne, période fratrie. Vyko réussit son arrivée Brit pop et trendy as usual. Etienne, entre deux soirées, flottait, un camembert à la main tandis que Louise louchait entre son verre et l'écran de son portable, désespérement vides. Lila, saoulée, ne sortait plus de sa chambre. La succession des rouges semblait parfois improbable jusqu'au sublissime Valpolicella qui fit merveille sur les 2 kgs 5 de N° 5. Une coupelle de basilic frais ciselé assurait l'esthétique.Lucile et Jean-Phi n'arrivèrent jamais. L'ananas frais de la salade de fruit d'une Isabelle L., toujours diététique dissolvait tranquillement les lipides. La cafetière, dégouttée, rendit l'âme. La vaccination H1N1 de Pierre échauffait les consciences jusqu'à ce qu'un demi litre de vodka Vertical, limite glacial, anesthésie les contradictions. Il était bien tard... Dehors, on allait jouer ses points encore et toujours. Le lave vaisselle ronronna toute la nuit....